L’élevage des poules

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Une école de vie

Par Jean-Étienne Poirier, acériculteur chez Forêt Vive

Alexis, notre plus jeune, garde des poules pondeuses depuis quelques années déjà. Cet été il passe aux choses sérieuses et il engraisse 50 coqs à chair. On l’encourage en ce sens, car gérer un poulailler est une véritable école de formation. Vous aussi, cet été, avez adopté vos premières poules pondeuses ou vous vous proposez de réaliser ce projet un jour? Voici quelques pistes afin d’avoir un poulailler productif.

Le premier professeur d’Alexis, Claude Déry, est un voisin passionné d’oiseaux. Selon Claude, les poules ont besoin d’une « maison » qui soit bien sèche, sans courant d’air, et il faut penser à aménager un ou des pondoirs (nous avons 5 poules et elles pondent toutes dans le même pondoir, alors pas besoin d’en mettre un par poule). Il faut également un perchoir assez haut pour la nuit, car les poules s’y sentent en sécurité. Il faut également prévoir un espace pour un petit carré de sable (avec 20% de cendres) afin de permettre aux poules de prendre des bains de sable et de se débarrasser des puces qui pourraient les incommoder. Un dernier conseil de Claude : si vos poules roupillent dans les nichoirs, il faut les éduquer et les déplacer manuellement le soir sur le perchoir, sinon la propreté de vos œufs va en pâtir.

Alexis a la chance de pouvoir fréquenter un autre voisin connaisseur : Julien Dupont, un éleveur d’oies, de canards et de poules. Julien a des oiseaux depuis l’enfance et les différentes variétés de volatiles qui sont toujours hébergées chez lui témoignent de sa passion. Lors de notre visite, Julien confie à Alexis que l’élevage des oiseaux de basse-cour est « un apprentissage du monde à partir duquel on peut saisir quelques principes de la vie ». On peut observer ce que les oiseaux mangent, ce qui les rend confortables, réaliser des croisements entre les races et découvrir des principes de la génétique. Bien sûr, parmi ces apprentissages, il y a aussi l’expérience de la mort. Alexis en est déjà à sa deuxième génération de poules pondeuses, alors il a déjà vu les poules qu’il a soignées être intégrées au menu. L’occasion d’un beau cheminement et d’un peu de maturité pour le petit gars.

Julien nous invite à trouver des manuels d’élevage de poules pour professionnels et d’en tirer les connaissances dont on a besoin. Pour lui, les sites populaires sur les poules administrés par des amateurs sont plus ou moins à recommander. La poule n’est pas un animal de compagnie, c’est un animal qui vit une certaine proximité avec nous, mais ce n’est pas un chien ou un chat. Une poule peut reconnaitre des visages, quelques mots, son propre nom, certes, mais des soins trop particuliers, comme l’envie de leur faire manger des gâteries, peut nous conduire loin de ce qui fait réellement le bien-être d’une poule, qu’elle soit de luxe ou pas.

Alexis est reparti de chez Julien avec un jeune coq Ameraucana et un bon conseil : « mets-le avec tes coqs à chair, il est plus vif qu’eux, il va leur donner de l’exercice ». Mais c’est la perspective de voir les œufs de ses poules fécondés par le nouveau venu qui plait à Alexis, car les pondeuses issues de ce croisement donneront des œufs turquoise!

Vous vivez la passion des animaux ou avez un projet agricole que vous aimeriez faire connaître? Écrivez-moi à [email protected].

 

 

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