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Projet pilote prometteur; Essai du panic érigé comme litière à dindon

MRC de La Jacques-Cartier

Développement économique

Un projet pilote prometteur

Shannon, le 30 mars 2021 – Un projet pilote d’Aviculture KDEM Inc., en collaboration avec la Société de Développement Économique (SDE) de La Jacques-Cartier, a permis de démontrer que le panic érigé broyé, une graminée herbacée qui produit une importante quantité de biomasse, offrait une alternative à la litière à la ripe de bois pour l’élevage de dindons lourds ou légers tout en permettant la valorisation de terres en friches.

C’est en 2017 que la SDE de La Jacques-Cartier a confié un mandat pour réaliser un projet pilote d’un essai de culture énergétique. En plus de valoriser les terres agricoles de la région, le projet pilote avait comme objectif de démontrer qu’il était possible de faire pousser le panic érigé sur le territoire et de l’utiliser comme matière première comme source d’approvisionnement locale. La participation à ce projet pilote permettait de vérifier si cette culture pouvait être utilisée comme litière pour les producteurs de dindons en remplacement de la ripe de bois.

« La mission de la SDE de La Jacques-Cartier est aussi de soutenir et d’initier des projets de développement économique. En plus d’être éventuellement bénéfique pour nos entrepreneurs et nos agriculteurs, ce type de projet pilote met en valeur les ressources naturelles en place dans une perspective de développement et d’agriculture durables », mentionne le président de la SDE de La Jacques-Cartier, M. Pierre Dolbec.

Rappelons que depuis plusieurs décennies, l’industrie québécoise de production de dindons s’est fiée sur l’industrie forestière comme source fiable de ripe de bois. L’accès relativement facile à différentes sources de ripe de bois a fait en sorte que les éleveurs de dindons ont formé leurs habitudes d’élevage autour de celle-ci.

Pour certains éleveurs dans la région de la MRC de La Jacques-Cartier, l’accès à la ripe de bois est encore facile, mais parfois coûteuse. Puisque plusieurs de ces éleveurs sont propriétaires de champs inutilisés ou de terres en friches, il devenait alors intéressant d’étudier la possibilité d’utiliser le panic érigé comme biomasse pour la litière en production commerciale de dindons. Un concept qui reste encore à développer dans la région car l’accès à ces types de biomasses est une nouveauté et les méthodes d’élevage en combinaison avec nos hivers très froids rendent le choix de litière une décision très importante pour les éleveurs.

Un projet pilote prometteur

La dynamique du marché  demande une production de dindon sans antibiotiques et cette nouvelle exigence crée une demande pour une litière plus hygiénique ainsi que l’utilisation de volumes de biomasse plus élevés par oiseau. « Pour le producteur, il importe de penser d’abord à la prévention des maladies et au confort des oiseaux; deux concepts essentiels à une production de dindons à la fois saine et économique. L’utilisation d’une nouvelle source de biomasse pourrait être la solution à envisager afin de créer une valeur ajoutée au produit, tout en permettant de le produire lui-même dans ses champs laissés en friche », précise le producteur et propriétaire d’Aviculture KDEM, M. Lucas McCartney.

Ce projet pilote, à l’approche holistique, a permis d’évaluer certains paramètres comme la teneur en azote de la biomasse, sa résistance, sa capacité d’absorption, son conditionnement ainsi que sa valeur fertilisante.

Les conclusions du projet démontrent que le panic érigé offre une alternative aux producteurs de dindons. Lorsque comparé avec la ripe de bois sèche, la teneur en ammoniac de l’air dans le poulailler, le taux d’humidité de la litière ainsi que la qualité générale de la litière ont tous évolué de la même manière avec le panic érigé broyé. Les deux matériaux ont des coûts directs pour l’éleveur très similaire. La facilité de la livraison et du soufflage reste à améliorer pour le panic érigé broyé, ce qui était prévisible considérant la nouveauté de ce projet. Les coûts, au départ, seraient élevés, entre autres pour l’acquisition de l’équipement de cultures en champs. Toutefois, les coûts d’approvisionnement seraient beaucoup moindres, donnant ainsi un avantage évident au panic érigé lorsque comparé à la ripe. Cette possibilité offre aussi à l’éleveur d’être éventuellement semi ou entièrement autosuffisant en biomasse nécessaire pour la litière d’élevage.

« L’avantage d’utiliser le panic érigé est évident pour un éleveur de dindons qui produirait lui-même le panic érigé sur place dans son champ de cultures », ajoute M. McCartney. Une réalité qui est d’ailleurs possible notamment à Saint-Gabriel-de-Valcartier, alors que plusieurs champs ont récemment été laissés en friches.